2060

Le temps de la Solution Quantique et du World After

Le 11 novembre 2055, le leak le plus dément qu’il ait été possible d’imaginer sur la planète eut lieu.

Suite aux difficultés sur Terre rencontrés par la race humaine désormais en voie d’extinction, certaines nations ont dans le plus grande secret lancé le projet METACUBE, officieusement jamais démarré mais dont le leak montre que dès 2041, celui ci était sur les rails, rassemblant dans un centre de recherche en France le gratin mondial des scientifiques du sujet.

Les parties numérique, quantique, intelligence artificielle sont sous la Supervision de John META, le scientifique le plus reconnu de son domaine. Et toute la partie biologique est quant à elle, gérée par Marguerite Cube, une française, comme Marie Curie, dépositaire de deux prix Nobel, l’un en médecine pour la compréhension des mécanismes fins du cerveau, en 2033 et l’autre, en 2037, dernières années des attributions des Nobel, en physique, pour l’invention d’un algorithme associé à un traitement électromagnétique permettant de prendre des photos d’entités biologiques incroyablement petites alors même que logiquement, le simple fait de voir à cette échelle implique un rayonnement dont l’énergie détruit l’entité à regarder. En fait, associée aux calculateurs quantiques sobres en énergie de Ezratauffèves, une nouvelle génération de machines à haute température, Marguerite Cube a réussi l’incroyable pari de créer des photos reconstruites comme nettes, à partir de photos floues à basse énergie, de l’intelligence artificielle, et d’y associer le temps réel sur des composants nanométriques.

Le projet METACUBE, du nom des deux chercheurs, visait tout simplement à explorer l’intégralité des moyens permettant d’imaginer une sauvegarde de la race humaine : que ce soit par l’invention d’un nouveau type de climatiseur ou tout simplement mettre des échantillons d’ADN dans des éprouvettes et les lancer dans l’espace.

La solution est arrivée environ en 2046, lorsque Marguerite Cube a réussi à comprendre comment fonctionnait exactement le traitement cognitif des données dans le cerveau, ou autrement dit : comment fonctionne à la fois la mémoire, le traitement, et sa validation et comment cela est en lien avec l’architecture du cerveau. À partir de là, il a été possible de déterminer l’intégralité des états d’un cerveau et de reproduire à l’identique les traitements et de comprendre d’où venait la notion de conscience. Associé à ses autres travaux de visualisations, il devenait ainsi envisageable de prendre une photo, à un instant t, d’une personne, connaissant à la fois l’intégralité de son ADN (les 4 milliards de bases nucléotidiques) et sa conscience (en fait, l’ensemble de l’architecture des neurones, les traitements en cours, et la mémoire).

À partir de là, il fallait stocker ces informations et réussir à les extraire et à les réinsérer. Si dans un premier temps, la solution d’un clone rapide à haute densité avec une impression du cerveau a été envisagée, il n’en restait pas moins que la notion d’environnement n’était pas prise en compte et dans un monde à +5 ou +10°C, il fallait absolument s’adapter sinon, c’était l’assurance de refabriquer une extinction dans le futur les mêmes causes provoquant souvent les mêmes effets.

La solution vint finalement de John META, le prodigieux inventeur de l’intelligence cognitive quantique et son fameux papier de 2035 : “a new way to consider intelligence and quantum computing : a breakthrough". Pour simplifier à l’extrême sa théorie proposée dans le document d’environ 4000 pages, le principe est de créer une sorte d’hologramme quantique, c’est à dire que l’information est projetée sur un plan quantique repliée sur lui-même qui se déplie lorsqu’il excité (c’est à dire sollicité par un changement de phase de l’information) et produit un résultat si et seulement si l’excitation produit une superposition suffisante d’information telle qu’il y a alors production et propagation d’une onde énergétique qui produit un quantum d’énergie réfracté, ce qui a pour conséquence de produire un nouveau type de particule qui s’annihile immédiatement, libérant au passage une onde dont les paramètres propagent l’information dans une dimension quantique repliée. De fait, l’état du système est stable énergétiquement mais l’information est produite et propagée, dans la lignées des « time crystals ». L’Hologramme est en fait le résultat de l’opération inverse de l’expérience des fentes de Young : à partir d’un état, un calcul quantique permet de déterminer quels sont les paramètres tels que doit avoir l’ouverture pour produire le bon signal. Une sorte de PGCD quantique en somme. En étant programmé correctement et relativement à l’état du cerveau à un instant t, il devient alors possible de le reproduire exactement dans l’état et donc d’assurer la persistance de l’âme (mémoire et conscience) ainsi que de ses paramètres (QI, QE, Traumas etc...).

Pour le stockage, c’est un processus finalement assez court (quelques millisecondes). Ceci est expliqué dans la partie Processus Global & Hologramme.

Bien évidemment, pendant ce temps, le réchauffement climatique poursuit son œuvre : en 2051, 181 millions de morts. Et chaque année, toujours entre 6 et 10 de plus que l’année précédente.

Le cycle sismique a connu son apogée en 2053 exactement. Avec entre 2052 et 2055 compris respectivement 107, 115, 106 et 100 millions de morts. Le cycle s’est en gros arrêté vers 2060, avec 10 millions de morts en moins chaque année.

L’ONU prit la main sur la destinée de ce qu’il restait en termes de “Nations” et présenta METACUBE, début janvier 2054.

METACUBE a alors présenté l’état de l’art de ses recherches en indiquant qu’elle était, pour le dire simplement, en possibilité d’extraire la conscience d’un cerveau humain et de le stocker pour une durée fiable d’au moins 200 000 ans, dans du Métacubium, une structure cristalline créée et dédiée au stockage fiable de très longue durée. Voir : Processus Global & Hologramme.

METACUBE a alors indiqué que ses recherches actuelles avaient pour objet de rendre les 4 process totalement sûrs et industrialisables de façon à ce que vers l’an 2060, il serait possible de commencer à “stocker les gens”.

Les 4 processus sont donc Extraction, Stockage, Lecture, Transfert, ou ESLT.

(ESRT en anglais, “Lecture” devenant Reading)

Chaque cristal de stockage fait environ 30 cm3 (environ 3 x 3 x 3 cm et contient de l’ordre de 4 exabits, soit environs 260^{60} équivalent bits d’information).

Le stockage sera ensuite installé dans une fusée qui les emmènera dans un satellite placé en orbite géostationnaire pendant 2500 ans.

Pourquoi ? D’abord, l’impact va durablement modifier l’espace de vie pendant environ 30 ou 40 ans. Ensuite, les premiers calculs montrent un phénomène de stabilisation en plusieurs étapes. Dans un premier temps, l’obscurcissement va geler la photosynthèse. Ensuite, des procaryotes cyanobactériques aérobies sous-marins (un genre d’algue) vont se développer du fait du déséquilibre entre l’océan (qui se sera vidé de l’O₂ du fait de la chaleur et du bouillonnement des tsunamis, et capteur de CO₂) et une atmosphère devenue plus riche en O₂. À terme, une fois les océans nouvellement saturés comme puits de O₂ et CO₂ vont alors régurgiter le O₂ qui va aller s’accumuler pour partie dans la couche d’ozone (O3) puis à nouveau saturer l’atmosphère. Un jeu de vase communicant va tendre vers une stabilisation à nouveau vers 20 à 25% en oxygène en surface, ce qui sera compatible avec l’arrivée de Pods métalliques sur Terre (le O₂ est un très fort oxydant de surface) et pourrait faire apparaître une corrosion ingérable sur la plupart de matériel.

Cette période devrait durer environ 2200 ans. La Grande Machine a fait le calcul d'environ 3690 ans et prendra des mesures régulièrement afin d’affiner la date en orbite. Une fois satisfaite, elle descendra sur son orbite de contrôle un peu en dessous de 2000 km. (voir l'encadré "Pourquoi une orbite de 1850 km ?" La Grande Machine & MétacubeEncadré : sur l’altitude de l’orbite).

Entre 2055 et 2061, le METACUBE et la grande Machine ont été assemblée en orbite basse.

Entre septembre 2060 et octobre 2061, 4 444 444 personnes vont passer par le process.

À cette époque, la terre n’est plus peuplée que de 545 millions de personnes. En étant optimiste!

Sur les 4,5 millions de personnes sauvées, dont seulement 11 111 seront bénéficiaires de la première salve, une partie a été tirée au sort, une autre partie a été admise au titre des compétences qu’elles pouvaient avoir.

Et les 540 millions de personnes qui ne peuvent être sauvées... ne seront pas sauvées.

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